La marque française Lacoste est mondialement reconnaissable, notamment grâce à son célèbre emblème au crocodile. Elle est également indissociable de son polo classique. Fashion Illiteracy a rassemblé pour vous les moments clés de l’histoire de l’entreprise.
Le polo, « l’alligator » et un pari de valise
En 1923, le capitaine de l’équipe de France de tennis fait un pari avec le joueur Jean René Lacoste : si Lacoste gagne un match, il lui offre une valise en peau de crocodile. Cet événement pousse des journalistes à surnommer Lacoste « l’alligator » en 1927 lors de la Coupe Davis, un surnom qu’il doit à son style de jeu puissant et agressif.
C’est la même année, lors de l’US Open, que Lacoste porte pour la première fois une chemise de tennis qu’il a lui-même conçue et cousue. Si une version de l’histoire attribue à Lacoste l’invention de ce modèle, une autre suggère qu’il est né en Angleterre, lié au jeu de polo.
Cette chemise tricotée unique à manches courtes était parfaite pour les temps chauds et permettait de jouer confortablement. C’était une amélioration significative par rapport aux chemises à manches longues, standard à l’époque, qui restreignaient les mouvements.
L’emblème signature
Inspiré par le surnom de l’athlète, son ami, l’artiste Robert George, dessine un crocodile vert à la gueule ouverte. Le dessin est ensuite brodé sur le blazer que Lacoste porte pendant les tournois, marquant ainsi la première fois qu’un emblème de marque visible apparaît sur un vêtement.
La fondation de la marque Lacoste
L’histoire de l’entreprise a officiellement commencé en 1933. Après avoir pris sa retraite du sport professionnel, Lacoste a fondé sa propre société, initialement appelée La Société Chemise Lacoste. Son partenaire commercial, André Gillier, qui était à la tête de la plus grande entreprise de bonneterie de France.
L’entreprise produisait des chemises de sport blanches avec le logo bien visible. Ces chemises étaient destinées à la voile, au tennis et au golf, un sport que la femme de Lacoste pratiquait professionnellement.
Le développement
En 1951, la marque est allée au-delà de ses chemises blanches classiques en lançant une ligne populaire de vêtements colorés. Un an plus tard, l’entreprise américaine Izod a commencé à fabriquer et à vendre les produits Lacoste aux États-Unis. Ce partenariat a duré jusqu’en 1993, lorsque la société française est finalement entrée sur le marché américain de manière indépendante.
Le fils de René, Bernard Lacoste, a repris l’entreprise en 1963. Sous sa direction, les ventes ont atteint 300 000 articles par an et la production s’est considérablement développée. En plus des chemises, Lacoste a commencé à produire des parfums, des lunettes, des montres, des accessoires, des chaussures décontractées et de sport, entre autres produits.
Au début des années 2000, Michel, le frère cadet de Bernard, a pris la direction. C’est à cette époque que des licences pour divers produits ont été accordées à plusieurs entreprises, et le designer Christophe Lemaire a mené une campagne publicitaire qui a encore accru la popularité de la marque.
Situation actuelle
En 2012, la famille Lacoste détenait la majorité des actions de l’entreprise. Michel en possédait plus de 30 %, tandis que sa fille Sophie et d’autres en détenaient 28 %. À l’époque, Maus Frères, un détaillant suisse, en possédait 35 %.
Suite à des désaccords entre Michel et Sophie, ils ont décidé de vendre leurs parts à l’automne 2012. En conséquence, l’entreprise suisse Maus Frères est devenue l’actionnaire majoritaire.
La marque continue d’être couronnée de succès, avec plus de 1 000 magasins de détail. L’entreprise compte plus de 8 000 employés et son chiffre d’affaires s’élève à 2,5 milliards d’euros. Certains produits sont fabriqués par des licenciés tiers qui ont acheté les droits de production d’articles spécifiques au nom de l’entreprise, comme les parfums, les lunettes et les vêtements pour enfants.
Comme de nombreuses autres marques, Lacoste a été critiquée pour avoir travaillé avec des usines chinoises. Leurs activités ont été liées au travail forcé des Ouïghours et à la pollution environnementale.
Pour rappel, nous avons également partagé sur le site Fashion Illiteracy des articles sur l’histoire des marques Puma et Adidas, ainsi que sur l’entreprise LC Waikiki.
